Top articles
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La disparition des temps
La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la...
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Je vous salue
Je vous salue Vous les fouilleurs de poubelles Les infirmes Aux moignons crasseux Les borgnes Les hommes rampants Vous les maraudeurs Les gamins des taudis Je vous salue. Quel fardeau portez-vous En ce monde immonde Plus lourd que la ville Qui meurt de...
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Merci poètes
« Les plus beaux vers sont ceux qu'on n'écrira jamais. », avait-il écrit, le poète désormais méconnu. Edmond Haraucourt – car c'était lui –le poète de Haute-Marne, né à Bourmont et célèbre jadis par la grâce d’un seul vers : « Partir, c’est mourir un...
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Jeux de pieds, jeux de mains
Illustration: "Stylite" de Noëlle Masson, peinture sur toile de Jean's J'ai un grand pied à l'Ouest un beaucoup plus petit à l'Est et puis par devant le néant celui que poupon potelé je portais à ma bouche pieds de lit pieds de cristal ou de bronze comme...
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Mon double, la solitude
Dans le ventre de cette demeure vide , il y a le silence de la nuit, lourd, envoûtant comme les esprits, les amants des arts, et puis moi, seule, entourée par la froideur et la Peur …. Le sommeil pèse sur moi, et je me sens tiraillée entre deux vies,...
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Griot
Qui es-tu ? Je suis Mamadi, fils de Dioubaté. D’où viens-tu ? Je viens de mon village. Où vas-tu ? À l’autre village. Quel autre village ? Quelle importance ? Je vais partout, là où il y a des hommes, C’est ainsi ma vie. Que fais-tu dans la vie ? Je suis...
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Le cantique des horizons
Nul ne connaît le poids d'une très vieille nuit elle garde en son vide les minerais de l'ombre une lèvre d'agate pour la pierre de l'aube les pétales blessés par la main de Caïn Et sous un clair de lune de néant et de branches quand les prés ont blanchi...
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Chez toi
* tirage numéroté illustration extérieure par Jimmy Fortier photographie intérieure par Christine Spadaccini 32 pages agrafées imprimées sur papier calcaire 100 g couverture calcaire 250 g 100 % recyclé * 10 € +2 € de port, à commander à l’Association...
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S'il savait
I l dirait : "Viens, je t'emmène là où ça nous ressemble, il y aura le temps qu'il faut, et l'évidence d'y croire". Il dirait bien d'autres choses encore que je ne peux écrire tant elles sont prodigieuses et mes mots trop petits. Il ne me laisserait pas...
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Page FB
« Des poètes, j’en ai rencontré des tonnes à New York. Il n’y en a pas un seul à L.A. Si quelqu’un à L.A. se déclarait poète, tout le monde serait vaguement gêné et irait chercher une autre personne à qui parler.» C'est d'Ève Babitch dans Ève à Hollywood...
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Nouveaux délits
illustration de Corinne Pluchart L'édition du numéro 40, octobre 2011 Edito, médito. Une fois de plus, me voilà devant la page blanche de l’édito, ne sachant trop quoi y mettre. L’été est passé, vite mais lourdement chargé et il y a donc celles et ceux...
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À marée basse
Passage à niveau non gardé. A Saint-Aubin la Normande Car il en est d’autres en France Qu’en Normandie Le ciel est à marée basse Comme un Rothko au Musée de la mer. Je suis venu, était-ce de plein gré, sur cette terre où d’aucuns qui croyaient toujours...
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Lettre à la danse
Lettre déchirante à la danse que Nureyev a écrite en mourant du sida C ' était l'odeur de ma peau qui changeait, c'était de se préparer avant le cours, c'était fuir l'école et après avoir travaillé dans les champs avec mon père parce que nous étions dix...
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Plein le dos
Un pas en arrière j’observe je ne dors pas sur mes deux oreilles mais sur un oreiller de braise quand bavent les crapauds Ils disent que je ne suis pas du pays Ils disent que je ne suis pas poète Ils disent que mon souffle est mineur ma Réunion Dans mon...
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Vivre et aimer
Le sang de la mémoire irrigue la chair du présent, la géographie du cœur, la cartographie des nerfs. Tout le reste du corps suit le mouvement, systole et diastole, marée haute, marée basse, pulsion des veines. Le ressort du cœur se tend et se distend....
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Un tout petit chemin
Je n'ai que ça, en fait. Un tout petit chemin à offrir, à donner. Un qui mène partout où l'on ne va qu'à pied. Étroit, troué d'ornières et bordé de bruyères où l'on se tord les pieds et trébuche parfois. Je suis tombé souvent. Je l'ai caché parfois. Même...
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Comme un tapis volant
Les feuilles en automne jettent leurs prières sous nos pas. C’est un tapis qui vole avant de se poser. Elles n’iront plus chanter à l’école des branches. Entre les bras du feu, un petit tas de cendres se prépare à renaître, quelques mots, une phrase,...
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Libre
Libre, libre, libre, enfin ! Premier mai, sainte journée ! Comme une enfant nouveau-née Je découvre le matin. Premier matin de la vie Après l’ombre et le néant Oh ! Ces champs de blés mouvant Ce soleil sur la prairie ! Rien, plus rien devant mes pas,...
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À la rencontre des chemins
Le ciel s’étend tout nu sur les arbres, sa robe de nuit accrochée aux étoiles. Un vent lui fait la cour, un vent de belle force, tout en musculature, la peau fraîche, les doigts comme des agrafes, la poigne d’un bûcheron. Les fleurs se couchent devant...
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Les marcheurs de rêve: Réjean Ducharme
Le grand disparaisseur « Je ne suis né qu'une fois. Cela s'est fait à Saint-Félix-de-Valois en 1941, dans la province de Québec. La prochaine fois que je mourrai, ce sera la première fois. Je veux mourir verticalement, la tête en bas et les pieds en haut...
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Je suis en colère
Les incendies font rage sur l'île italienne de Sardaigne. Dans la nuit de samedi à dimanche près de 400 personnes ont été évacuées.LIRE L'ARTICLE : https://f... C'est honteux, oui il est honteux de penser qu'hier, nombreux étaient les corses et les français...
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De nos mains à venir
Le printemps pour se ressaisir boucane ses dedans de bourgeons, l’âme même d’une maman Sioui rôde et fleure de mémoire les remèdes des anges entre le sol et les branches fomentées de brises d’air depuis des siècles, le pollen, petit craquement d’allumette,...
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Suite fraternelle
Je me souviens de toi Gilles mon frère oublié dans la terre de Sicile je me souviens d’un matin d’été à Montréal je suivais ton cercueil vide j’avais dix ans et je ne savais pas encore Ils disent que tu es mort pour l’Honneur ils disent et flattent leur...
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Sans licou
Je n’ai jamais pu laisser un mot seul sur la page. J’ai peur qu’il se noie dans la mer du silence, qu’il se mette à pleurer ou qu’il s’ouvre les veines. J’ai quitté mon enfance pour la chercher ailleurs. Je ne veux pas des mots qui vivent d’écriture,...
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Je le dirai toujours
Tes yeux palpitent comme un coeur. Tes battements de cils accompagnent ma voix. Tes mains volent comme des oiseaux. Tes hanches coulent comme un fleuve dans le lit de mes bras. J’ai planté mon oreille en plein centre de toi. J’écoute la lumière monter...