Top articles
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Je t'ai aimée
Je t’ai aimée debout sachant le monde assis. Je t’ai aimée pour toi sachant la mort au bout. Je t’ai aimée pour tout malgré le rien autour. Je t’ai aimée comme l’air malgré l’orage au ciel, la mer malgré le poids de l’eau, la terre protégeant ses racines....
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Si tu savais
Si tu savais comme j’aime la vie je ne suis pas triste je vis d’humour et de rire mais si tu savais comme le monde me fait mal si tu savais l’inventaire de mes amours et tout ce que je peux aimer, boire, embrasser d’un simple regard Si tu savais l’inventaire...
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Quand tu fermes les yeux
Que vois-tu quand tu fermes yeux ? Une forêt profonde. Des yeux de renard. Qui est là ? Une mère. Sa fille. Qu'est-ce qui menace ? La guerre. Le feu. Comment le feu a-t-il pris ? " traitement général ". Zyclon B. Quel âge avais-tu quand cela a commencé...
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Le petit bistro
Le petit bistrot à l'ombre des platanes n'en finit plus d'écouter les murmures. Quelques trémières penchent et je n'ai plus de feu. Un peu plus loin, l'antiquaire a sorti les trois maies. Le clocher fait une ombre. Demain à la même heure, ils pousseront...
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Orisha
Matins-grains aux ombres filantes mille saisons, mille chemins ce futur lourd qui m’enracine trop de possibles et je choisis l’immobilité le rêve ne console pas d‘une vie embryonnaire et provoque des regrets d’esquisse devant un tableau *** Sur ces routes...
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Les phrases
Les phrases sont des lèvres qui remuent. Les phrases sont de chair et d’air. Les phrases sont des vagues sur une mer textuelle. Les phrases sont des mirages. Les phrases sont des images. Les phrases sont des bateaux de papier. Les phrases sont un voyage....
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Le ciel est grand
photo: Dominique Huot Tu peux venir sans crainte, j’ai congédié les ombres. Les oiseaux tracent des fleurs sur les fils électriques. Le ciel est grand comme une main d’enfant. L’échine se redresse d’une vertèbre à l’autre. Les nuages dénouent leur dernier...
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Le visage des femmes aux miracles
En 2020 au Canada, 30 des 128 femmes et filles tuées par un accusé masculin étaient autochtones, soit plus d’une victime sur cinq. Un chiffre en complète disproportion avec la représentativité des femmes autochtones au pays (4 % de l’ensemble de la population...
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Je suis le poème
Au pays des Gazanias là où chaque année un désert se change en immense jardin de fleurs quand une femme décide d’avoir un enfant elle s’allonge pour se reposer à l’ombre d’un Acacia Erioloba, et rêve du poème de l’enfant qui veut naître. Entre midi et...
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Le poète voyageur
Au milieu de cette période de confinement qui n’en finit pas de se prolonger, nous contraignant à ne presque plus mettre un pied dehors et encore moins passer la frontière, Adèle met à l’honneur dans sa Matinale un écrivain et poète voyageur : le Suisse...
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Haut plus haut de l'échelle
Et que fait le jongleur du plus haut de l'échelle ? Eparpiller les plumes de cygne. Agripper la patte du singe. Ecouter tomber les feuilles. Secouer la harpe. Et que demande la tortue de la fable ? Voir passer les éclairs. Mesurer la distance qui nous...
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Un cri s'élève
Natasha Kanapé Fontaine aura trente ans cette année et elle est déjà une des voix artistiques les plus fortes de la communauté innue. La poétesse, écrivaine, traductrice et comédienne est née à Baie-Comeau – une ville plantée en face du fleuve St Laurent,...
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Corps étranger
Originaire de Natashquan, Kristina a remporté le Prix Geneviève-Amyot en 2019 pour sa suite poétique tes choses sauvages. Et arrivées au bout nous prendrons racine , publié en juin 2020 aux éditions La Peuplade, est son premier recueil de poésie. Kristina...
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Parler aux oiseaux
On pourrait ouvrir la porte du cœur la tenir semblable aux oiseaux à faire le chant si désirable On devrait cesser de parler et prendre le vent là où il caresse la joue On aurait de belles choses à dire de celles qui réjouissent dans les riens de l’instant...
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Faire du feu
Puisque tu es là, mon amour, le monde ne peut pas être tout à fait mort. Il y a de la bonté quelque part. Je viens chercher ma force à tes poignets d’enfant, mes pas à tes chevilles de fée, mes regards à tes yeux. Lorsque tu bouges, tout remue en moi,...
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De nos mains à venir
Le printemps pour se ressaisir boucane ses dedans de bourgeons, l’âme même d’une maman Sioui rôde et fleure de mémoire les remèdes des anges entre le sol et les branches fomentées de brises d’air depuis des siècles, le pollen, petit craquement d’allumette,...
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Train de la SP dans la nuit
L’omnibus – odeur douce des suies de la nuit – fracas bing bang du train qui nous croise – les néons roses de Calif., le néon verre- à-cocktail-&-mixeur des bars – les collines des lumières du souper – le tamis des brumes sortant des trouées brunes –...
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Optiques
À la télé le sang aboie d'une blessure l'aube ressemble à une exécution les civières déraillent au triage des autres candidats doivent quitter Star Épidémie grands moments d'émotion le temps doux se poursuit pas de précipitations en vue. Virus médiatiques...
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Le mystère de la création en chacun
Quand les droits sont foulés aux pieds qu’importe qu’un voile légal apparaisse sur la tête des oppresseurs si les folies accumulées au cœur de chacun ne s’écrivent pas, se vident de sens et meurent anonymes ? Si une phrase ne laisse pas resurgir le spectre...
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Les gens faux
En 1938, Frida Kahlo est venue à Paris. Voici comment elle parla de Breton et des surréalistes dans une lettre à son amant le photographe Nikolas Murray: « Tu n’as pas idée du genre de salauds que sont ces gens. Ils me donnent envie de vomir. Je ne peux...
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Tu es un peu de moi
C’est tout - c’est simple Enfin, c’est pas si compliqué Même si en fait, c’est une réalité Tu es un peu de moi Je suis tout près de toi Nous mélangeons nos langues Mais ça - n’est pas si difficile Nous mélangeons nos peaux Et là, c’est encore tranquille...
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Ce
Ce que nous avons eu, ce que nous avons su : L’eau plane et le silence, les caves du printemps La sève qui séchait sur la poutre du temps Le courbe élan des blés, la paille des démences Ouvre le flanc du blanc, la présence et l’absence. La houle des pommiers...
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Où est l'absurdité du monde?
"Où est l'absurdité du monde ? Est-ce le resplendissement ou le souvenir de son absence ? Avec tant de soleil dans la mémoire, comment ai-je pu parier sur le non-sens ? On s'en étonne, autour de moi ; je m'en étonne aussi, parfois. Je pourrais répondre,...
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A vous qui êtes de ce monde-là
à vous qui êtes de ce monde-là de frais de santé de permissions de sorties d’obsessions de lésions toujours premières d’ennui levez-vous dites : je suis de ce monde-là où debout tout est permis quelqu’un quelque part saura vous sauver de votre fatigue...
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Nostalgie
Pareilles à de grosses gouttes de miel les abeilles portent les ceps de vigne jusqu’au soleil c’est de ma jeunesse qu’elles arrivent en volant tout comme ces pommes ces lourdes pommes ce chemin à la poussière dorée ces galets blancs tout au long de la...