Top articles

  • L'encre et le papier

    09 novembre 2020

    Il n'y a plus de saisons. Tout l'univers s'émiette. On perd son temps à faire des comptes, des bombes, des horaires. Et dire qu'on peut mourir à tout instant, à peine atteint l'acné de la mémoire. Je ramasse à la main les graines encore vivantes pour...

  • Le plus fragile

    09 novembre 2020

    Je retrouve mes larmes comme mes propres enfants, le plus fragile de moi-même ne m'effraie plus, au contraire, je me laisse envahir, et la pluie, au-dedans comme au-dehors, lave ce que je ne sais ni de moi ni du monde, et qui me brûlait le coeur. Il ne...

  • Il me faudrait

    10 novembre 2020

    photo prise à Paris: Michel Madore J'approche ta beauté comme d'un oasis. J'ai tellement soif. Je veux boire ton eau. Je vis en face de toi. J'essaie d'habiter mieux l'espace qui nous lie, faire danser les anges sur la musique humaine, nommer les choses...

  • Ne te moque pas

    10 novembre 2020

    Ne te moque pas de l’indien qui descend des montagnes laissant ses chèvres et ses douces brebis, ses terres à l’abandon. Ne te moque pas de l’indien si tu le vois muet un peu fruste et tout assommé de soleil. Ne te moque pas si à travers rues tu le vois...

  • L'inexistant est ce qui n'a pas été suffisamment désiré.

    10 novembre 2020

    Aucun poème n'a jamais sauvé un arbre de l'abattage un immeuble de l'effondrement ni un homme du désespoir mais il leur a survécu, parfois. ... Nous ne savons pas ce qui s'écrit dans le creux de la mer ni dans les plis de la vie Il est des mots imprononçés...

  • Nos maisons

    11 novembre 2020

    Nous, qui vivons le début de l'effondrement de la civilisation humaine, Nous nous soucions de changer le papier peint et de polir les meubles Pendant que la maison s'effondre, nous nous consacrons à des disputes ruineuses avec le gardien de but et nous...

  • Masques

    11 novembre 2020

    en glissant en sautant en tombant dans la vie éveillée on se demande confusément ce qu'on va mettre son habit de cochonneries pour aller dans les médias son habit de vendeur pour se rendre acheter son habit d'esclave pour chanter la liberté des crapauds...

  • Le 11 novembre

    11 novembre 2020

    C'était un homme ordinaire, un qui tous les jours partait à vélo jusqu'à son carré de jardin pas très loin du village. Ses outils bien rangés dans le cabanon de bois, au soir il ramenait des légumes et des fleurs. Il parlait parfois patois avec ses vieux...

  • Le marcheur sans jambes

    12 novembre 2020

    On ne lèche plus le dos des timbres. On pianote un clavier. Je m’ennuie des longues lettres d’amour que l’on calligraphiait, du papier à lettre d’où émanait le parfum de celle qui l’écrivait. Je m’ennuie des taches d’encre et des pages noircies par des...

  • Mauve est un verbe pour ma gorge

    12 novembre 2020

    sais-tu depuis combien de temps on s’évapore voici une histoire en forme de cercueil il pleut de l’arsenic dans la chambre s’embrasser ne dilue pas le poison **au commencement un nœud mais il est invisible j’ai lancé des mouettes dans ton regard mes doigts...

  • La colère

    12 novembre 2020

    '' La colère '', certainement l'un des plus beaux textes d'Allain LEPREST sur une musique de Georges AUGIER, extrait de l'album '' Nu '' de 1998. Ca te vient, ça t'arrive, cent clébards dans la tête Une locomotive, un barrage qui pète Ca te sort d'une...

  • Bataclan

    13 novembre 2020

    il y avait des oiseaux des oiseaux par milliers des tout petits oiseaux de toutes les couleurs aux feux des projecteurs qui dansaient chantaient riaient les chasseurs sont venus ont ouvert d'autres feux le sombre a tout couvert les oiseaux sont tombés...

  • Home

    13 novembre 2020

    Personne ne quitte sa maison à moins Que sa maison ne soit devenue la gueule d’un requin Tu ne cours vers la frontière Que lorsque toute la ville court également Avec tes voisins qui courent plus vite que toi Le garçon avec qui tu es allée à l’école Qui...

  • 13 novembre

    13 novembre 2020

    Il y a 5 ans. L'horreur ! Déchirant le papier, les mots sont venus - bruts - dans la nuit. Mon amie Cécile B, calligraphe, a honoré mon texte de sa belle écriture, l'a ensuite exposé dans un Salon du Livre, puis me l'a remis. Il y a ce café fort bu sur...

  • Lune neuve

    14 novembre 2020

    A vouloir chevaucher la lumière qui transporte avec elle tout le passé des hommes et de l'univers ai-je jamais rien fait d'autre que de m'égarer dans un livre obscur Ce ne sont pas mes parents qui m'ont perdue dans la forêt je me suis abandonnée moi-même...

  • Le quotidien (journal des plantes)

    14 novembre 2020

    On change de drapeau sans changer de peau. Le quotidien parfois s’échappe dans le rêve. Le jour gagne et nous perdons le temps. La mort pour une fois n’est pas au rendez-vous. Le corbillard attend, son compteur à zéro. La pluie qui lave les pavés chasse...

  • Renier son sang

    15 novembre 2020

    Je souhaite Dieu, condamné à l’éternelle urgence de l’entendre écrire l’amour fit de lui un itinérant paranoïaque, traître sans cause seul, sale et affamé sans œufs ni savon, pour qui tout pèse dans une balance immédiate un déraciné regardant par terre...

  • Pour Chibouki

    15 novembre 2020

    photo: Stéphanie Bellet Ce sont des mots d'amour. Que je fais, défais. Trajet de nuit pour mieux voir l'étincelle. Gabare, lune droite au-dessus des toits. Echeveau maladroit de mots en dents de lait que je voudrais canines. Mal vêtue, mal coiffée, ongles...

  • Le temps des cerises

    15 novembre 2020

    Il n’est plus nécessaire d’interdire l’amour. Tout le monde s’en fout. Les écrans veillent du haut des miradors. On a beau compter les semaines à l’envers, tout le monde vieillit plus vite malgré les apparences. On naît déjà vieillard sans connaître l’enfance....

  • Je crois

    15 novembre 2020

    Je n'attends plus une occasion spéciale ; je brûle les meilleures bougies les jours ordinaires. Je n'attends plus que la maison soit propre ; je la remplis de gens qui comprennent que même la poussière est sacrée. Je n'attends plus que tout le monde me...

  • L'homme pour l'homme

    15 novembre 2020

    L’homme est un loup pour l’homme L’homme est une corde pour l’homme Ne te laisse pas engouffrer Ne te laisse pas serrer L’homme est une pelle pour l’homme L’homme est un traître pour l’homme Ne te laisse pas anéantir Ne te laisse pas trahir L’homme est...

  • Nous sommes présents au monde

    15 novembre 2020

    ``...Parce que nous en avons assez d’être parqués dans les pâtures empoisonnées du malheur parce que nous en avons assez de loger dans l’aile en ruine de l’histoire parce que dans nos poignets brûlent des avoines et des seigles de tendresse parce que...

  • Un quignon d'empathie

    15 novembre 2020

    Il n’y a pas de mot précis pour nommer les mots. Ils sont nommés par les choses qu’ils disent. Le blanc entre les mots n’est jamais du silence. C’est un espace par où passe la vie. Il y a longtemps que mes phrases ont perdu leurs pantoufles. Elles saignent...

  • Mon coeur tout cassé

    15 novembre 2020

    Tu as remis à flot mon cœur tout cassé. Chaque morceau du puzzle s’ajuste sous ta main. Tu as remis le ciel au ciel, le fleuve dans ma voix, l’image dans mes yeux, la fleur dans sa terre, des fruits sur les branches du jour. Ce que j’ai oublié d’écrire...

  • Enfants du Bataclan

    15 novembre 2020

    Damien Saez / Les enfants paradis 2016 www.culturecontreculture.fr Ils étaient des sourires, ils étaient des sanglots Ils étaient de ces rires que font les chants d'oiseaux Ils étaient des matins quand on va bord de mer Ils étaient cœur chagrin, ils étaient...