Au hasard
À l’apogée des corps, je parcours avec toi le continent intime, le retour des vagues comme une source vive jaillissant de l’obscur. Il n’y a entre nous que l’épaisseur d’un ange, ses battements légers. Je marche sur le toit des mots pour te regarder vivre. Je ne sais pas toujours ce que tu dis, mais je trouve ça vrai. Je ne vois pas toujours ce que tu fais, mais je trouve ça beau. Je ne sais pas toujours ce que tu penses, mais je trouve ça bien. Je ne sais pas toujours ce que tu manges, mais je trouve ça bon. Une robe pour plaire, du beurre pour le pain, un caillou pour la route, un crayon pour écrire, c’est encore de l’amour.
L’écorce du bouleau gagne sa transparence. Les érables sont fous. Je te sens dans mon dos attiser l’absolu. Tu bouges dans mes yeux comme les couleurs du monde. L’heure est venue d’apprendre ensemble, de partager l’amour et de toucher du doigt l’horizon du bonheur. Tu es la vague en moi où j’arrive à nager, la répondante, la prière. Tu es ma répondance et mon immensité. Tu es mon herbe nue sous la neige des jours. Je ne voudrais pour toi que le meilleur de moi.