Le beau troc

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Le beau troc

Chaque année au mois de mars depuis le pléistocène, les oies proclament l'unité des nations depuis la mer de Chine jusqu'aux steppes sibériennes, de l'Euphrate à la Volga, du Nil à Mourmansk, du Lincolnshire au Spitzbergen. […] Grâce au commerce international des oies, le maïs abandonné de l'Illinois traverse les nuages jusqu'à la toundra arctique, où il se combine au soleil abandonné d'un mois de juin sans nuit afin de fabriquer des oisons pour les pays intermédiaires. Et dans ce troc annuel, nourriture contre lumière, chaleur d'hiver contre solitude d'été, le continent entier retire le bénéfice net d'un poème sauvage balancé du haut d'un ciel noir sur les boues de mars.
 

Aldo Leopold

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