My addiction

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Je ne saurais vivre sans la musique de Chet Baker, sans pouvoir à tout moment écouter du Chet Baker, à tout moment opposer la grâce sublime de cet ange aux assauts du vampirisme général, me mettre sous sa protection quand surgissent les démons, retrouver le "la" du vrai chagrin de la vie quand je ne peux pas écouter une seconde de plus l'insupportable boucan des frénétiques amis de la mort, les chants tribaux des bipèdes dynamiques, les unissons de toutes les hordes, les glapissements de l'amitié, les déclarations d'amour, l'appel général, les conseils et les ordres, les sussurations publicitaires, les sonneries des portables, les mélopées des lieux de culte, les déclamations des slammers subventionnés, les haut-parleurs obligatoires, la perceuse des bricoleurs, le moindre intermittent du spectacle, les militants souriants, les barbares percussions matinales des sorteurs de poubelles et des éboueurs, les klaxons des nerveux, les auto-radio à fond avec des voix synthonisées, la France Rires & Chansons, l'esprit Canal Plus, l'ignominie des discours, les jingles en boucle, le baratin des pédagogues, les génériques inoubliables, le brouhaha des talk-shows, les flashes info et les chroniqueurs à la con, le stand-up des comiques officiels, les vies & opinions des pipoles, les coups de sonnette, les coups de freins et d'accélérateur, le couinement des rats cybernétiques, les boîtes vocales, les mots d'ordre et les pin-pons, les réclamations et les indignations, tous ces The Voice qu'on croise, toutes les explications et le pilonnage des sollicitations d'attention, le totalitarisme culturel, les gueuleries identitaires, les fausses notes et les trémolos, tous les couacs et tous les coin-coin, les décibels de la crétinerie, les gazouillis des tweets, la cucaracha des tchats, les messes basses des sms, le tic-tac de la moindre horloge ou machine infernale, et ce qu'ils osent appeler musique…

Vite ! je mets du Chet Baker quand je serais capable de tuer net, pour lui faire fermer sa gueule, le premier qui veut à tout prix que je l'écoute ou qui y croit. 

(…)

L. Watt-Owen

 

My old addiction
Changed the wiring in my brain
So that when it turns the switches
Then I am not the same

So like the flowers toward the Sun
I will follow
Stretch myself out thin
Like there's a part of me that's already buried
That sends me out into this window

My old addiction
Is a flood upon the land
This tiny lifeboat
Can keep me dry
But my weight is all
That it can stand

So when I try to lean just a little
For just a splash to cool my face
Ahh that trickle
Turns out fickle
Fills my boat up
Five miles deep

My old addiction
Makes me crave only what is best
Like these just this morning song birds
Craving upward from the nest
These tiny birds outside my window
Take my hand to be their mom

These open mouths
Would trust and swallow
Anything that came along

Like my old addiction
Now the other side of day
As the springtime
Of my life's time
Turns the other way

If a swan can have a song
I think I know that tune
But the page is only scrawled
And I am gone this afternoon
But the page is only scrawled
And I am gone this afternoon

paroles: David Wilcox

 

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