De fil en aiguille

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De fil en aiguille
J’ai souvent entendu dire que le feu purifiait. Alors comme je me sentais déboussolé par tout ce qui advient autour de moi, j’ai décidé de me purifier.
Que vais-je donc brûler? Pas un simple morceau de bois. Ce n’est pas assez symbolique. Tiens, pourquoi pas mes vieilles lettres d’amour? Celles où amour rimait immanquablement avec toujours. Et puis mon vieil exemplaire du rapport Durham qui préconisait de nous assimiler puisque nous n’avions ni histoire, ni culture. Dans le même ordre d’idée, la constitution canadienne, qu’aucun gouvernement québécois n’a signée depuis 1982, ferait très bien l’affaire. Et puis quoi encore? Peut-être des textes et des livres de Mordecaï Richler dont le sport préféré était d’humilier et de rabaisser les Canadiens-français? Et puis tout à coup, je me suis trouvé ridicule. Brûler des livres ne purifie rien du tout que je me suis dis. La preuve, il ne reste par la suite que des cendres. Là-dessus, je suis allé prendre une bonne douche. L’eau me semble plus propice à la purification.
 
Guy Marchamps
 
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