Lecture

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Il faut que le poème jaillisse du silence
blanc comme une mariée secrète et pâle
que chacun croira vierge.
Elle s’avancera lourde et seule
l’encens dans ses cheveux
le voile sous ses pas.
Ton front, lecteur aux yeux de mer vive,
est la lueur pâle des matins d’épousailles
elle attend ta démarche au seuil des églises
elle espère ton âme pleine de nues dorées.
Sa vie, sa vie chancelle
le mystère tournoie et tu vas le clouer,
attache de beauté, sa beauté qui se trouve.
Car tu peux voir, je le jure, et comprendre,
sois humble et doux, et sentir le souffle
qu’un poète martyr écrasa sous les cierges.
Va ! Ces noces sont un songe
Oh ! Ne souille de pas
qu’au pays de tes neiges
Le blanc tapi tombé
des cygnes de l’hiver.
 
Alain Borne
In Poèmes choisis, © À plus d’un titre, 2014
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