Advienne mes pas

D’abord, d’abord, il faudra dialoguer avec l’arbre, en faire un camarade, du bout des doigts, du bout du tronc, qu’il accepte l’étreinte et me renvoie sa force.

Tellurienne attitude, de la feuille aux racines, comme on boit une sève pour se détoxifier.

Parler, parler longtemps. Dire un poème.

Décaler le silence en flous de bruissement, avancer à l’orée, papillonnant de l’œil aux fulgurants éclats d’un soleil en oblique.

Prendre peur du grand jour et de ses lieux communs. Marcher tout en conscience en enjambant les feuilles.

Invoquer la déesse.

Essouffler tout le vent à lui courir après, traverser un grand champ, aller à la falaise et s’embellir en mer. Faire ce long parcours et y puiser la vie quand me viennent parfois quelques langueurs superbes, un peu désabusées.

Adviennent donc mes pas. Y retrouver le sens.

©jeandiharsce