Poème de métier et autres poèmes

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Poème de métier et autres poèmes
Dans le faire des actions quotidiennes
il y a toujours un feu qui brûle...
On voit entrer le maréchal-ferrant dans sa forge avec enclumes, bigorne, lopinières, marteau et étampe, brochoir et tricoises, râpe, poinçon et le tablier de cuir.
Le bourrelier s'occupe de l'harnachement du cheval de trait et de labour: collier, brides et harnais, c'est l'art du travail du cuir mais aussi du bois de fer et du cuivre avec alènes (poinçons) et couteau, ciseau, aiguilles piqués, marteau, pinces et tenailles.
Le tanneur s'écharne à nettoyer les chairs ensuite il passe une huile après tannage pour lui redonner de la souplesse, marguerite en bois dur lunette à parer, le couteau à revers, le boutoir pour debourrer et un peigne de fer.
Le cordier s'occupe de cordage avec une touffe de chanvre en bataille il va la transformer en ficelle et en corde, à partir du teillage et du peignage, pour complèter l'opération il lui faut un rouet, des chevalets, des dents de fer, des tourets, des épissoirs et des dévidoirs.
Le rempailleur utilise la paille des marais, avec un maillet de bois, un poinçon de buis, un bourroir en forme de spatule, un couteau et de forts ciseaux, pour une chaise il faut trois heures et une journée pour une banquette.
Le vannier c'est l'art des paniers et des corbeilles, les vanniers mandriers, les vanniers clôturiers et les vanniers faissiers, trois branches qui s'occupaient des ouvrages d'osier et de la vannerie en général. Les outils: serpette. sécateur, batte, poinçon et fendoir.
Les fileuses sont tombées en quenouille, ils ont retrouvé le fuseau qui sert à tordre et à embobiner le fil, se lance d'une seule main tandis que l'autre maintien le ruban tendu, le rouet file laine juste cardée, le fuseau est entrainé par une grande roue que la fileuse tourne à la main.
La dentellière chante la chanson du carreau, la dentelle au fuseau, les mains s'entre-croisent, la dentelle s'allonge, tandis qu'avance la carte et que dansent les épingles, les dents se forment, les festons se dessinent, apparaissent les fleurs et les rosaces comme le givre sur la vitre aux matons d'hiver.
La tisserande, l'art de Minerve se pratiquait en Grèce, toile, canevas et linge, avec le lin, le coton, le chanvre et la laine, elle fabriquait les vêtements de toute la famille, le métier à tiiiser se compose du beurghe avec ses deux couteaux en bois ou en fer, le fouet est un système de corde relié à des cales coulissantes qui propulsent la navette, le seran est le peingne à filasse à grandes dents de fer fixées sur une planche, on appelle le cantre, un port-bobines. Le rouet bobinoir sert pour remplir les canettes de fil ou de laine insérés ensuite dans les navettes; il se tourne à la manivelle.
Le sabotier effectue le bûchage sur la chèvre, billot de bois à quatre pieds. L'intérieur du sabot est creusé à l'aide d'une gouge, puis de différentes sortes de cuillières, puis il les polit au canif, le séchage du bois s'effectue dans un four à bois.
Le potier, une légende africaine assure que le premier bol fut fait d'une argile moulée sur le sein de la femme et séchée au soleil, l'estèque en main le potier donne le galbe, une fois tournées les pièces sont mises à sécher, le tournage peut être minutieux et s'effectuer en force selon le type d'ouvrage, les pièces sont émaillées sur leurs faces internes et externes, ensuite il brosse, un bain d'émail et des bols qui sèchent. L'art de la cuisson et du four nous ont offert depuis les temps immémoriaux, la buire, le cruon, le cabret, le calottin, la casse, le chauffrette, le salou, le cuvier, la faisselle, la marmotte, la marotte et la moque...
Le tonnelier compose ses tonneaux avec des planchettes serrées et maintenues par des bandes métalliques ou des cercles en bois de châtaignier liés par de l'osier. La tranche d'une douve de travaille sur la colombe, ensuite les douves sont mises en place, et le tonnelier va entretenir un feu qui permettra le cintrage à l'aide de botissoire et le mystère grandit avec le rivetage du cercle, la mise n place, le chasse et le marteau, la tire, le jabloir creuse les veinules des fonds et l'arce recourbée, sert à faire les chanfreins.
Le chaudronnier étameur ambulant portait veste courte et pantalon bouffant, guêtres et sabots. Il jouait de la flûte de pan pour attirer la curiosité des villageois. L'artisan travaille toujours le cuivre par martelage au maillet, le lingot est chauffé avant son étirage au martinet, le chaudron passe par le recuit, le nettoyage à l'acide et le cuivre retrouve sa couleur d'origine, le polissage et le séchage.
Les charpentiers sont des compagnons dans le monde des mortaises à la bisaiguë entre poutres et poinçons, la charpente sur l'épure, l'art premier du charpentier c'est le trait et les outils sont affûtés, la doloire, l'herminette, le guillaume, les tannières et les plombs, les niveaux et les cordeaux, le rossignol et le petit ruban, la scie circulaire, la dégauchisseuse et la raboteuse, la toupie, la mortaiseuse.
Le cirier est devenu un métier rare la cire d'abeille coute cher, les église se vident, imaginé le cirier, il verse à la louche un filet de cire chaude au sommet de cent mèches accrochées à la grande roue. La cire ruisselle le long du fil de coton avant de retomber dans l'auge où la louche vient inlassablement la rechercher. Amen.
Le fondeur de cloches façonne du gabarit en bois, le dépose dans la fosse et sur le socle en pierre qui supporte la cloche, il prépare du mortier de terre et édifie le noyau en terre, pour faire une cloche il faut l'atelier, la terre, le moule, le noyau, la fausse cloche, la chape, la tête d'anse, la destruction de la fausse cloche.l'installation pour la coulée, la fonte, la coulée, l'extraction, le démoulage et la finition, le baptême et la production.
L'accordeur, au village, la musique c'est l'accordéon, il a de lointains ancêtres, à l'origine il ne comptait qu'une touche, aujourd'hui 122.
C'est sur cet air de campagne dans les hameaux du monde entier au coeur du monde où les néo-anciens font revivre les métiers de l'histoire de l'espèce humaine à hauteur d'homme et de femme que je vous salue en ce jour de fin de couvre-feu, nous allons rallumer la flamme des brindilles de création et des fours à pain à la recherche d'un éco-village planétaire d'artisan.
 
Alain-Arthur Painchaud apprenti-sorcier
 
 

Poème du Marais

Entre la marie-jeanne et la marie-louise

quelque part dans le marécage des risques calculés

le marcheur figurant dans l'opéra de quatre sous

cherche son fer-à-cheval, sa patte de lapin, son gris-gris

Le maréchal-ferrant se détourne des concours hippiques

il calcule les marées en quadrature de la lune

à la recherche des attractions qui se contrarient

les enfants du palais jouent à la marelle

Les esprits rebelles se tiennent sur la marge des conflits

En effeuillant la marguerite le mari de la coiffeuse

tombe dans le piège des mariachis

c'est la fiesta des fiascos

Nous allons mariner sur la marie-salope,

draguer le fleuve et affronter les lois du marché...

"Dans un marais des gens mauvais y avait..." chantait Félix.

AA Painchaud en mode algues et rythmes

 

Poème de Lune

Dans les piquants

à travers les ronces

dans le fouillis des feuillages

au fond des gouffres

la remontée des saumons...

Dans le sillon des jours anciens

par grand vent le nez collé aux intempéries

les élucubrations des nuages stimulent

les assemblages incongrues...

Paysage imaginaire et scénario de l'imprévisible

la trame favorise la mise au point des contradictions

la figuration se dissimule dans les contours de la coquille

le symbole cache le trésor des petites choses...

Le clin d'oeil lunaire annonce le tracteur

la saison des semences s'enfonce dans la terre noire

la magie verdoyante des renaissances s'affirme

en rangée de glorification de l'oignon et de la carotte...

L'homme et la femme des champs s'affairent

dans le creux de l'écriture des saisons

la tomate, la citrouille et la fève sont maîtres

je me penche vers la mauvaise herbe...

Les jumeaux batifolent dans le pré...

A.A. Painchaud, du littoral à la littérature orale...

 

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